
La critique n’avait jamais songé à rapprocher Simone de Beauvoir et Ingeborg Bachmann : deux femmes de lettres tellement différentes ? Les différences n’excluent pas l’influence : le présent ouvrage montre qu’il faut lire « Ein Schritt nach Gomorrha » comme une oeuvre réagissant à un roman de Simone de Beauvoir, « L’ invitée » . Les différences n’excluent pas non plus l’existence d’une parenté profonde : l’oeuvre littéraire est pour Simone de Beauvoir comme pour Ingeborg Bachmann le lieu où s’exprime et tente de se réaliser la quête essentielle et opiniâtre de l’autre, l’autre à la fois en soi et hors de soi, pressenti et approché pour un instant dans le regard, dans le face à face.
Là où les regards se croisent, là où les mains se touchent, là où le mot cherche à dire l’utopie de cette rencontre, est le lieu où, pour un instant, s’accomplit l’androgynie.